Auzon, spéléo de Estevan à Barbette par le laminoir
Aujourd'hui c'est du lourd, du très lourd !! Visiter la grotte Estevan est à soi seul un total plaisir tant cette cavité est riche (et c'est peu de le dire) d'une diversité et d'une quantité quasi astronomique de concrétions aussi diverses que variées et pour le moins suprenante. D'autant que c'est du genre que l'on ne voit pas (ou quasiment pas) dans les grottes "touristiques" (c'est juste un constat). Ici, il n'est pas possible de faire 10 mètres sans rater 90% des merveilles accrochées au plafond, grimpantes ou placées sur les parois. On voit tout en global, mais en fait on ne voir "rien" : pour cela il faut s'approcher, focaliser sur la myriade de forme pour s'apercevoir que, sans être toutes uniques, elles n'en n'ont pas moins leur "personnalités" :-)) Formes, couleurs, dimensions de l'ordre du mètre à quelques centimètres, millimètre et même 10ème de millimètres (si si, les cheveux d'ange !) tout étonne l'oeil. On pourrait appeler cette cavité, "la grottes aux 1000 photos", ou même "10 000 photos)... et ce ne serait peut être pas suffisant pour TOUT répertorier ? J'exagère pas un peu là ? Possible, mais allez-y voir et vous comprendrez !
... cliquer ici pour lire la suite ...Bref, après le tour du propriétaire par F, qui est l'inventeur de cette grotte (eh oui !!) nous nous enfonçons au fur et à mesure vers l'autre grotte, Barbette, découverte en ... 1966 ! qui est également belle car avec des concrétions similaires, mais en quantité bien moindre. En fait le joyau se trouvait pas bien loin, mais encore fallait-il le trouver. ALors que depuis Estevan, avec la topographie, Barbette a pu être mise en jonction. Bref, nous cherchons en fait le laminoir pour revenir par Barbette.
Le laminoir kezako ?"un passage plus large que haut..." : en fait, ici, il mesure dans les 30taines de cm (pour être de ne pas exagérer en disant moins) sur environ 1 m à 1.5 m de large, et dans lequel il n'y a qu'UNE solution, ramper. Il faut retrouver l'Homo Rampus en chacun de nous, mieux, l'esprit reptile qui est encore enfuis certainement quelque part :-)) Ah oui, un détail d'importance, celui mesure ... 35 mètres de long !!!!!! Et bien sûr, il est humide, essentiellement dur et par un bonheur sans nom, il arrive que la hauteur ne soit que celle strictement nécessaire pour faire passer le torse, en respirant normalement et à 2 ou 3 endroits, il faut même se "vider les poumons" un instant, celui qu'il faut pour passer. Autre détail capital : un laminoir n'a qu'UN sens de circulation, de l'entrée vers la sortie ! Le demi tour est par définition un concept totalement saugrenu, pour ne pas dire impossible, sauf cas particulier. Ici il n'y avait qu'un seule possiblité de le faire, vers les 25 m. Mais la question serait, "pourquoi rebrousser chemin ?", on est d'accord, ce serait totalement idiot, d'autant que le retour monte un peu et qu'il faudrait tout refaire à l'envers (et je n'ai pas parlé du boulevard Moinard, une sorte de longue chatière, elle même assez sportive. Donc la seule solution c'est bien sûr d'avancer ! Pour découvrir qu'en fait, les 5-6 derniers mètres sont presques les plus dur !! Aïe Aïe Aïe ... je vois Y devant qui est un peu à la peine, alors que jusque là ça se passait très bien. ARF !! En fait, il a oublié de se mettre dans la bonne position, c'est à dire un bras devant et l'autre derrière... comment ça ce n'est pas évident ? Bin peut être mais c'est plus efficace car au moins on peut se propulser en tirant ou poussant tout en offrant une moindre résistance au mouvement, si on peut dire. Car le comble du bonheur est de voir que le corps est "poussé" sur la gauche du "couloir", carrément étroit à cet endroit, plus de type chatière ou goulotte. Heureusement, il est un iota plus haut (j'sais pas, 5 cm ? ou 10 ?? :-))) Bref, après 15 ou 20 d'efforts (car on a du mettre dans les 20 min pour parcourir les 35 m.) on se retrouve à devoir être aussi zen que possible pour le dernier passage.
Moralité ? On est fou d'aller là dedans ? Certainement pas ! Ca vaut le coup et même si on ne ferait pas ça tous les jours, c'est une expérience absolument formidable à vivre car elle permet de se dépasser, vraincre ses appréhensions ou craintes, garder son calme et sang froid (là dessous on y est bien aidé par la témpérature !! ah ah) et surtout découvrir l'aventure, la vraie ! Car il ne s'agit pas d'y aller comme ça non plus. Là on était encadré par 2 "pro" dont F en particulier, grand spéléo (si si) et qui nous a bien prévenu. On le savait déjà, Y et JP l'ont déjà fait il y a des années, mais ni S ni moi. Bon S a un gabarit hors concours, pour elle ce devrait être "presque large" :-)) Dit autrement, en entrant là dedans, on prenait le risque de ne pas sortir !! PARDON ?! eh oui, il est tellement possible de se coincer 50 fois, que rien ne peut certifier à 100% je veux dire, qu'on va sortir... hi hi hi mais on y va quand même, car on sait que "ça passe", il suffit juste de rester calme, prendre son temps, se faire confiance autant qu'à celui qui connait, et surtout ne pas paniquer, sans quoi, le passage deviendrait impossible : ne plus pouvoir avancer car la respiration serait trop ample, ne plus pouvir revenir en arrière car ce n'est pas possible. DOnc, on entre en sachant qu'on va sortir SI on est maître de soi et que l'on ne va pas aller se coincer en faisant une mannoeuvre quelque peu "malheureuse", d'où l'importance de rester calme, réceptif à tous ses mouvements et avancer sereinement. Et le meilleur moyen d'y parvenir, avant cet engagement, sans parler de ceux qui on apprit et savent faire, c'est de ne pas y penser avant, de "psychoter" quoi, se monter la tête. Non il faut y arriver sans idée préconçue, donc sans appréhensions et se faire confiance pour rester maître de toutes les situations. C'est ce que j'ai fait et je suis passé "sans problème" ! Si si, je n'exagère pas, ne fanfarone pas (pour une fois), c'est exactement ce que j'ai fait, depuis l'instant ce matin où j'ai appris que l'on irait au laminoir, que je connaissais parfaitement de réputation puisque Y et les membres du groupe m'en avait déjà parlé, depuis des années !! D'ailleurs, en guise de conclusion, je précise que la spéléo s'apprend ainsi, comme toute chose bien sûr, par palier, progressivement, et qu'avec le temps on acquière ces compétences, techniques pour le rappel, le passage des relais (pendu à 20 ou 40 m. au dessus du gouffre béant et aussi noir que la nuit..., les chatières, les laminoirs, que sais-je encore ?! Et finalement on arrive à faire ce que les équipiers te disent : ils t'invitent dans "un trou" parce que tu peux le faire. Dans ce cas, lorsque Y (ou M, ou JP qui me connaissent, me disent, "tu viens à X" en me présentant les éventuelles difficultés ou particularités, je dis OK sans réfléchir, parce qu'ils me le proposent. Donc je peux le faire. Et je le fais. Magique ? Oui, comme les merveilles que l'on y voit et c'est cela qui justifie tout le reste :-) MERCI à tous ceux qui m'ont permis d'arriver à cela !
Et voilà, fin de ce "débriefing" place aux quelques photos du jour, d'ambiance avant/après. Je ne serais que vous recommander de visionner les 2 vidéos trouvées pour "mettre en pratique", certe virtuelle, ce que je viens d'expliquer... HAVE FUN