Rando aux combes du Grand Crêt et Paccaly
Beau ciel bleu, bien reposé, c'est sans hésitation que nous partons pour grimper dans cette combe du Grand Crêt, enfin puisque c'est l'avant-dernier jour de ces vacances !
Une montée comme on les aime, directe dans la pente et donc très rapide , avec une vue complètement dégagée vers l'ouest, les crêtes du Chinaillon en particulier. Au loin la plaine est complète noyée sous une immense mer de nuages.
Quelques bêtes broutent sur la pente, des moutons sans doute, trop haut et pentu pour les vaches. Justement, à un moment mon regard est attiré par un pelage marron dans un pierrer, je me fige car l'idée de présence de chamois, lu sur un panneau, me revient en mémoire : et c'est bien le cas. A une bonne cinquante de mètres se dressent les deux cornes caractériques, il me regarde. Je ne bouge plus mais il ne tarde pas à bouger vers les rochers à gauche, normal. Je ne tarde pas à m'assoir pour essayer de le photographier et filmer d'autant qu'il s'éloigne assez rapidement en grimpant sur les petites falaises au dessus des rochers. En fait ils sont deux, c'est un plaisir d'observer leur agile déplacement à la jumelle.
... cliquer ici pour lire la suite ...Nous dépassons les 2000 m., la pente s'adoucie un peu, le col n'est pas vraiment visible mais on devine vaguement où il doit être, d'autant que des randonneurs descendent : en les croisant nous discutons un peu de l'autre combe, il nous confirme que la vue y est plutôt bouchée en raison des nuages collés à la crêtes depuis ce matin. Néanmoins, c'est très variable, le massif du Mont-Blanc est visible par intermittence. La pente est à nouveau bien raide, le sentier serpente dans les cailloux, alentour le minéral règne, des parois dominent de part et d'autre et saillent dans le ciel toujours aussi bleu. Tiens, un névé, assez important dans le creux de la combe, à la base des pentes montant à l'assaut des crêtes, sur lesquelles fusent quelques traces dans différentes directions : ce doit être particulièrement fréquenté l'été ?!.
Un instant d'inattention, à regarder la trace juste devant soi et voilà que le sentier est perdu. Nous nous trouvons dans une pente assez raide, semblable à une falaise très pentue et couverte de pierres : ce n'est plus vraiment de la marche mais pas encore de l'escalade, même si l'usage des mains facilite la progression. Pas de danger à proprement parlé, mais toute l'attention est requise par la progression. C'est le dernier passage menant sous le col, nommé "trou de la mouche", duquel nous parviennent de nombreuses voix. A nouveau le sentier, confirmant donc que nous étions bien hors piste, quelques mètres et nous voilà en compagnie d'un groupe de joyeux randonneurs posant ensemble pour une photo collective. Echange sympatique sur mon bâton de marche qui leur plait beaucoup ! :-)
Ils descendent, nous sommes à présent seuls avec un autre couple déjeunant au pied de la belle petite paroi dominant le "trou de la mouche" : c'est une arche naturelle, fort belle structure rocheuse formant donc une ouverture entre la combe du Grand Crêt et celle de Paccaly que nous dominons littérallement. Le sentier y descend vers la droite et se perd dans la brume annoncée, pas de visuel sur l'autre versant. Enfin si, lors de rapides trouées, toute ou partie de la chaîne du Mont-Blanc est visible. C'est l'heure de manger, frugalement : pas évident d'être prompt à lâcher pain et fromage pour choper l'appareil photo et immortaliser la vue fugace ! En une heure de repos, toutefois, il y a pas mal d'occasions.
Le passage "délicat" annoncé par les deux randonneurs permet effectivement de descendre de quelques dizaines de mètres sur une courte distance : rien d'extraodinairement difficile, il suffit de faire attention et ne pas se focaliser sur la pente dévallant dans la combe de l'autre versant , 700 ou 800 mètres plus bas, c'est d'autant plus beau que la brume danse autour de nous :-) Nous croisons un autre couple, bref échange nous apprenant qu'il est plus habitué au circuit en hiver. Nous longeons ensuite la ligne de crête en quête de la vue du Mont-Blanc, toujours aussi fluctuante, que nous ne verrons plus.
L'heure de la descente est hélas arrivé, nous plogeons donc dans la pente sur l'immense combe en pierrier, sur un sentier bien marqué. La vue sur le trou de la mouche change à nouveau, finalement cette arche est plus grande qu'il n'y parassait et disparait. Notre attention se focalise à présent sur le Chinaillon, las parois alentour et la recherche de caprinés car l'idée nous traverse l'esprit lorsque nous revoyons des plans herbeux. Bingo, un animal se dresse face à nous en contre-bas sur une bosse, bien découpé dans le décor : il s'éloigne vers le pierrier à gauche. Et de deux, finalement trois et quatre chamois à porté de vue, difficile toutefois de ne pas les perdre. Chasse photographique et vidéo en arrivant par derrière une bosse car ils sont plus proche et nouvelle observation à la jumelle, le bonheur. Hormis celui situé en haut, les trois autres s'en vont plus loin, nous devons être trop près à leur goût.
Nous rejoignons ensuite Paccaly d'en-haut puis le sentier déjà arpenté pour rejoindre Paccaly d'en-bas, il faut à nouveau franchir péniblement la partie gadouilleuse, et pas qu'un peu, du pâturage des moutons : un vrai sentier-tord-le-pied, il faut vraiment faire gaffe à ne pas tomber, c'est pire que les passages très aériens sous le col !. Il faut quelques minutes pour envlever la boue sous les semelles et sur la pointe du bâton, sous un soleil encore ardent. Rejoindre ensuite le parking est tout ce qu'il y a de plus facile sur la route carrossable.
Nous sommes très content de cette rando, la plus haute et longue du séjour.